Superficie: 122,7 km²
Lieu: Sud-Ouest de la Guinée-Bissau
Nombre d’habitants: 3,324 (INEP/INEC, 2009)
Nombre de visiteurs: 120 (2018)
Ile protégée: oui
Statut de protection terrestre : Parc National des îles d'Orango
Description générale
Orango est l'une des îles de l’archipel des Bijagós, située à 60 kilomètres au Sud-Ouest de la côte de la Guinée-Bissau. Avec ses 122,7 km², elle est la troisième plus grande île, après Formose et Caravela, des 88 îles qui composent l'archipel.
Description géographique de l’île
Orango s’étend sur 22,5km de largeur et de longueur. La ville principale, Etigoga, est localisée au Nord-Ouest de l’île. Dans ce grand archipel, les îles d’Imbane, Canogo et Meneque ne sont séparées d’Orango que par quelques dizaines ou centaines de mètres. L’île est rattachée administrativement au secteur d’Uno, situé dans la région de Bolama, et représente le cœur du parc national des îles d’Orango.
Contexte socio-culturel
L’île d’Orango est l’un des rares endroits au monde où la société est matriarcale. De nombreuses traditions en découlent. Par exemple, les demandes en mariage sont à l’initiative des femmes, qui doivent offrir un plat de poissons mariné dans de l’huile de palme rouge à l’élu de leur coeur. Si ce dernier l’accepte, cela signifie qu’il consent au mariage. Par la suite, la femme construit seule la nouvelle maison des époux, à partir de bois flotté et des briques de boue.
Cependant, depuis quelques années la tradition matrimoniale a tendance à s’effacer, du fait de l’influence culturelle et religieuse grandissante venue de l’extérieur. En effet, nombreux sont les jeunes hommes qui se rendent sur le continent pour y trouver du travail et y épousent la culture dominante, qu’ils conservent une fois rentrés chez eux. De plus, l’arrivée du protestantisme et le développement touristique favorisent également cette évolution des traditions sur l’île.
Activités économiques
Les activités économiques des habitants sont majoritairement tournées vers l’exploitation des ressources naturelles. Ces derniers pratiquent notamment l’agriculture, la cueillette, le ramassage de mollusques et la pêche de subsistance. Le développement du tourisme, et plus particulièrement de l’écotourisme, a permis aux habitants de générer d’autres sources de revenu, à travers notamment l’hôtellerie et la pêche sportive.
En raison d’une culture Bijagós très tournée vers la préservation de la nature, qui permet notamment la sanctuarisation de certains sites naturels considérés comme sacrés, l’exploitation des ressources ne s’est jamais faite de façon intensive… jusqu'à récemment.
CONTEXTE ENVIRONNEMENTALE
Le pourtour de l'île est constitué d’une succession de rives couvertes de mangroves, de petites baies sableuses, de pointes rocheuses aux tons orangés, et de longues plages de sable fin ; tandis que l’intérieur de l’île est constitué de lagunes, de savane et de palmerais. Ces milieux ont permis le développement de la plus importante biodiversité de l’archipel, qui est par ailleurs protégée par le statut de parc national des îles Orango depuis le 1er décembre 2000. Il s’étend sur 1 582 km² sur terre et 94 235 km² sur mer.
L’île abrite des singes(Cercopithecus aethiops), des petites gazelles (Tragelaphus scriptus), de nombreux oiseaux migrateurs et tropicaux, des tortues marines ainsi que des crocodiles. Sur sa partie océanique, de grands mammifères marins sont présents, comme le lamantin d'Afrique et plusieurs espèces de dauphins, que l’on peut rencontrer au milieu d’une grande variété de poissons et d’invertébrés. Mais Orango est surtout connue pour ses hippopotames, dont l’espèce est la seule au monde à pouvoir vivre dans de l’eau salée.
Enjeux spécifiques
Le tourisme progresse régulièrement sur Orango, notamment en raison de son parc national. Le défi majeur pour les prochaines années est donc de parvenir à préserver cette nature sauvage omniprésente et à conserver les traditions des habitants, tout en maintenant le développement touristique de façon écoresponsable.