Gouvernance
La gouvernance et l’articulation des savoirs constituent une orientation stratégique majeure de la gestion des conflits des intérêts individuels face aux enjeux collectifs. Ainsi les acteurs des îles partenaires de la démarche SMILO veilleront à agir pour:
PROJETS DE TERRITOIRES PARTAGES
Créer, rendre opérationnels et pérenniser des espaces de rencontre, de discussion et de gestion des conflits, reconnaissant et protégeant les droits de propriété et d’usage de chacun - dont droits traditionnels et coutumiers -. ces espaces permettront de définir et d’encadrer clairement les responsabilités et relations entre acteurs, tout en misant sur le tissu local – approche « bottom-up » - : citoyens, usagers, corps intermédiaires (coopératives, associations, syndicats), propriétaires fonciers, acteurs économiques dont les entreprises, experts, communautés, communes, départements, régions, Etats.
LOBBYING
Créer les opportunités, conditions et espaces pour que les acteurs impliqués sur les îles disposent d’une tribune et de visibilité, dans le but de défendre et pro- mouvoir leur territoire de façon structurée auprès des gouvernements locaux et nationaux et des organismes internationaux.
DIALOGUE ENTRE LES SAVOIRS
Identifier et caractériser les savoirs, savoir-faire et pratiques locales qui ont un impact positif avéré sur l’environnement, afin de les diffuser et de les intégrer non seulement dans les démarches scientifiques - inventaires, cartographie, études sectorielles - mais également dans les prises de décision locales et choix d’aménagement. Partager, diffuser, et transmettre les résultats des études et expertises scientifiques menées sur l’île, pour que l’information soit connue et appropriée par les acteurs locaux, et qu’elle ne reste pas propriété d’experts extérieurs au territoire, le pratiquant de façon ponctuelle. Etre vigilant sur les retombées concrètes des études et de leur suivi.
PLANIFICATION ET AMENAGEMENT TERRITORIAL
La planification et l’aménagement du territoire tant dans sa partie terrestre que marine constituent une orientation stratégique majeure. Pour atteindre des objectifs de durabilité et d’équilibre des usages sur les îles, les comités insulaires veilleront à la mettre en œuvre par :
APPROCHE « AFOM »
Identifier collectivement et de façon systématique les atouts, faiblesses, opportunités et menaces qui pèsent sur l’île ; la disponibilité, le manque, l’état de préservation et de valorisation des ressources, dans le but de mieux définir le potentiel local et les marges de progression. définir précisément les points d’équilibre et de rupture entre les activités productives dépendant des ressources de l’île et la protection du milieu naturel, et les seuils écologiques à ne pas franchir, selon le type d’activités humaines.
CAPACITES D’ACCUEIL
Déterminer les capacités réelles d’accueil de l’île, c’est-à-dire des capacités définies pas seulement sur la base de critères physiques & écologiques, mais qui intègrent ce qui est socialement et culturellement acceptable, dans le but de préserver l’esprit des lieux, et la notion de saisonnalité.
ANTICIPATION
Anticiper les pressions futures sur les ressources et les milieux plutôt que de gérer les effets collatéraux en bout de chaîne, demandant plus d’investissements humains, techniques, et financiers. Identifier des solutions pratiques et adaptées à l’échelle de l’île en amont de la perturbation environnementale.
DIVERSIFICATION
Mener systématiquement une politique de diversification des activités, réparties sur l’année, et favoriser le « mix » plutôt que la concentration sur une seule ressource (agricole, énergétique, etc.), concentration qui risquerait de créer des situations de dépendance
REDUCTION DE L’EMPREINTE
Soutenir l’émergence ou le maintien d’activités humaines - agriculture, pêche, industrie, tourisme - à faible empreinte environnementale, qui respectent, protègent et valorisent les milieux naturels, et favorisent la lutte contre le changement climatique, tout en garantissant les retombées nécessaires aux communautés locales. Adapter et faire évoluer les activités économiques polluantes et nocives pour l’environnement et accompagner leur transition par la sensibilisation, la bonne application des mesures règlementaires en vigueur, et l’innovation technique.
MISE A L’ECHELLE DE L’ILE
Recourir à des innovations techniques et technologiques adaptées à l’échelle de l’île - en termes de dimensionnement des infrastructures, d’intérêts avérés pour les habitants et usagers -, en veillant à bien analyser les avantages - approche de type « coûts-bénéfices » - sur les moyens et longs termes, et en anticipant les enjeux liés au maintien et à l’entretien des installations. Quand elles sont applicables et pertinentes pour l’île - en termes d’investissement, de coûts, d’échelle d’intervention - favoriser les technologies qui contribuent à l’autonomie dans le principe d’économie circulaire - énergie, eau, gestion des déchets - et à la réduction de la dépendance au continent.
APPROCHE INTEGREE TERRE/MER
Passer d’une démarche sectorielle à une approche intégrée et appréhender le territoire insulaire dans sa globalité ; rompre les frontières de gestion et disciplinaires entre le domaine terrestre et le domaine marin, domaines étroitement liés et connectés d’un point de vue physique, chimique et biologique.
MANTIEN DES ESPACES NATURELS
Promouvoir une gestion équilibrée du territoire et anticiper les pressions qui s’exercent sur les différents types d’espaces. Maintenir des espaces naturels tampons pour limiter le mitage, assurer les continuités écologiques et les couloirs de faune/flore, bien définir les frontières entre espaces productifs et non productifs, etc