Superficie: 36 km²
Lieu: Nord-Est de Madagascar
Nombre d’habitants: 0
Nombre de visiteurs:
Touristes: 4 500/an environ
Ile protégée: non
Description générale
Les îles de la mer d’Emeraude sont au nombre de six : Nosy Antaly Be, Nosy Diego, Nosy Suarez (encore appelée Nosy Lava be), Nosy Kombero, Nosy Voro et Nosy Antaly Kely. La population, habitant sur le continent, vit principalement des activités liées au tourisme et de la pêche traditionnelle dans cette zone. Par ailleurs, l’île de Nosy Antaly Be est un lieu sacré pour une partie de la population car elle abrite des tombeaux ancestraux.
Description géographique de l’île
La Mer d’Emeraude, située au Nord-Est de Madagascar, à proximité de Diego Suarez, est une mer d’environ 36km². La profondeur moyenne du lagon est de 3 mètres et le fond est majoritairement sablonneux.
Les six îlots sont accessibles en une heure de barque de la plage de Ramena ou 1h30 de Diego Suarez. Antaly Be est le plus gros des trois îlots bordant la Mer d'Émeraude. Cet îlot calcaire abrite une faune et une flore de petite taille.
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
La Mer d’Emeraude est un site touristique, connu par les amateurs de sports nautiques tels que le kitesurf. Les touristes sont acheminés par les pêcheurs vers une plage aménagée sur Suarez. Un nombre beaucoup plus restreint de visiteurs se rend sur les autres ilots. Outre cet aspect touristique, le site constitue un lieu traditionnel de pêche.
Ce site a un caractère sacré pour une partie de la population, des tombeaux ancestraux sont présents sur Antaly Be. Cette particularité religieuse entraine l’existence d’un certain nombre d’interdits (appelés fady). Il ne faut ni siffler ni crier pour respecter les ancêtres ; les rats et les poules d’eau sont considérés comme les gardiens des îlots, on ne peut ni les tuer ni leur faire de mal.
Activités économiques
L’accès aux îlots de la mer d’émeraude est règlementé. L’Office du tourisme a mis en place un ticket facturé 10 000 arya (environ 3 euros) pour les touristes et 2 000 arya pour les résidents (environ 0,5 €). L’office du tourisme emploie actuellement 3 agents « Mer d’Emeraude » pour collecter la taxe d’entrée, entretenir le site et surveiller la zone et vérifier l’application de ces mesures, qui rencontrent certaines difficultés à remplir leur mission.
L’exploitation touristique de ce site représente une source de revenu importante pour la population locale (le tarif de la prestation transport+repas, hors ticket d’entrée, est de 60 000 ariary/personne, soit environ 18€, alors que le salaire mensuel minimal tourne autour de 130 000 ar). Ce site ne bénéficie pas qu’aux seuls transporteurs : l’activité économique s’est largement développée autour du service (restauration, bars, hôtels, taxis, massages, bien-être...) cela ayant des retombées positives pour la population locale.
CONTEXTE ENVIRONNEMENTALE
La mer d’Emeraude est écologiquement riche. Le lagon, composé de coraux, d’herbiers marins et de quelques zones de mangroves, abrite de nombreuses espèces comme la tortue verte (Chelonia mydas), ou encore potentiellement le Dugong (Dugong dugon). Plusieurs espèces d’oiseaux endémiques de Madagascar et d’Aldabra peuplent ses îlots, parmi lesquelles le Paille en queue (Phaethon lepturus), le Coucal malgache (Centropus toulou), le râle de Cuvier (Drolmnias cuvier) et le crécerelle malgache (Falco newtoni).
L’écosystème insulaire, au climat tropical sec, se distingue par deux micro habitats. Le premier, en bordure de plage et en lisière de forêt, abrite de petits arbustes et une pelouse halophile sèche sur un sol sablonneux. On y trouve beaucoup de rochers et de bois flotté. Le second, au cœur des îlots, est composé d’une forêt arbustive dense sur un sol calcairo-sablonneux.
Enjeux spécifiques
Les îlots de la mer d’Emeraude doivent faire face aux flux touristiques, qui nécessitent à la fois des aménagements pour l’accueil des touristes, une gestion de la fréquentation et une sensibilisation aux problématiques environnementales destinées aux visiteurs. Des aménagements ont d’ailleurs été mis en place sur l’île de Suarez. (kiosque d’accueil, panneaux informatifs etc).La gestion de la zone a été confiée à l’Office du Tourisme de Diego Suarez, qui mobilise deux agents pour la surveillance de l’accès à la mer d’Emeraude. Par ailleurs, l’état des connaissances naturalistes terrestres et marines actuelles ne permet pas de mesurer l’évolution de la biodiversité dans la zone. Un des enjeux est donc d’améliorer ces connaissances pour pouvoir observer l’impact de l’Homme, notamment sur les ressources halieutiques. Des actions ciblées sur la gestion des mammifères invasifs et la préservation de la biodiversité pourront être renforcées.