Superficie: 65 km2
Lieu: Ouest de la Guinée-Bissau, Est de l’archipel des Bijagos
Nombre d’habitants : 10 014
Ile protégée: oui
Statut de protection terrestre: Réserve de la biosphère du programme MAB (UNESCO)
Description générale
Ancienne capitale du pays Bolama est l’île la plus peuplée de l’archipel des Bijagos, devant Bubaque. Elle abrite plus de la moitié des habitants de l’archipel, dont elle est la aujourd’hui capitale régionale. Bolama se caractérise par une bonne richesse biologique, due à l’importante diversité de ses écosystèmes terrestres et marins.
Description géographique de l’île
L’ile de Bolama est l’une des 88 îles composant l’archipel des Bijagos, unique archipel deltaïque de la côte Atlantique africaine (formé par les anciens deltas du Rio Ceba et du Rio Grande), qui s’étend sur près de 10 000 km² au large de la Guinée-Bissau. Il s’agit de l’île la plus proche du continent
CONTEXTE SOCIOCULTUREL
La ville de Bolama était autrefois la capitale de la Guinée Bissau (entre 1879 et 1941), la capitale ayant été transférée à Bissau en 1941 pour cause de pénurie d’eau douce. Le centre de Bolama présente de nombreux exemples de l’architecture coloniale ; patrimoine bâti qui malheureusement se dégrade très vite par manque d’entretien.
L’archipel des Bijagos compte au total près de 25 000 habitants, majoritairement de l’ethnie bijago. 22 îles, dont Bolama, sont habitées. L’essentiel des habitants se concentrent dans les villes de Bubaque et Bolama. L’ile de Bolama compte presque la moitié des habitants de l’archipel.
Activités économiques
Les principales activités de l’archipel sont l’agriculture et la pêche. On y pratique la riziculture, l’élevage, l’exploitation de palmiers sauvages, des vergers et l’horticulture. Par ailleurs, la culture d’anacardes (noix de cajou), essentiellement destinée à l’exportation, est particulièrement importante sur l’île de Bolama.
L’essentiel des protéines animales proviennent de coquillages collectés par les femmes sur les vasières et de la pêche. Traditionnellement, le poisson est pêché à l’épervier ou à l’aide de structures en osier ou en pierre qui le retiennent à marée basse.
CONTEXTE ENVIRONNEMENTALE
L’archipel des Bijagos possède une très grande diversité d’écosystèmes : des mangroves associées à des zones intertidales, des vasières, des palmeraies, des forêts sèches, semi-humides et secondaires, des zones de savane côtière, des bandes de sable etc.
Les nombreuses rivières qui drainent l’archipel déchargent des nutriments dans la mer, ce qui justifie la productivité exceptionnelle des zones marines, sites de frayère et de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons, de crustacés, de mollusques, de crocodiles du Nil et d’hippopotames.
Enjeux spécifiques
Depuis 20 ans, l’archipel des Bijagos subit de nombreuses pressions et convoitises. Des pêcheurs issus de pays de la zone où les stocks halieutiques sont dégradés y organisent du braconnage, notamment pour prélever des requins à destination des marchés asiatiques, une pratique illégale très rentable. Des opérateurs touristiques perçoivent le potentiel de ces territoires mais n’intègrent pas nécessairement dans leurs démarches prospectives les facteurs de respect des équilibres environnementaux et sociaux.
La monétarisation de l’agriculture pousse certaines communautés à transformer les espaces traditionnellement réservés aux palmeraies et aux jachères à la culture d’anacardes. Enfin, le site est convoité par des exploitants pétroliers et des mega projets d’infrastructures qui pourraient bouleverser l’organisation sociale et territoriale de l’île.